3 raisons d’accompagner son enfant dans une activité culturelle

Je l’avais promis alors le voici. Quel est le rôle d’un parent dans une activité culturelle pour son enfant ? Dans cet article, je vous expose 3 raisons d’accompagner son enfant dans son activité culturelle.

1/ Accompagner pour rassurer dans l’inconnu

Franchement, vous êtes déjà allé à une exposition avec un enfant ? C’est le dernier endroit où on peut lâcher un enfant. J’imagine qu’un enfant dans une exposition se rapproche de moi dans une jungle. C’est quoi, je suis où, je fais quoi ? C’est trop de questions, il est dépassé.

En fait c’est juste que dans toute activité culturelle, il y a la partie connue de l’enfant, ou ce qu’il va traiter selon ce qu’il connait, et le reste, donc l’inconnu. Le cerveau est comme ça, il traite l’information selon ce qu’il connait déjà. La partie connue, ça peut être le thème de l’activité, ou alors le format comme par exemple le fait de jouer. C’est d’ailleurs ce qui se passe souvent dans les expositions avec les enfants. Il y a tellement de choses à traiter que l’espace devient alors un formidable terrain de jeu.

Mais vous avez sûrement dû le remarquer, même dans tout jeu, l’enfant a très vite besoin de règles. Il lui faut un cadre. S’il ne le trouve pas il va le créer. Avec ses règles à lui. On peut observer ça dans tout jeu d’enfant. Les règles permettent de dire que telle chose est bonne, telle chose n’est pas bonne parce qu’elles rentrent ou ne rentrent pas dans le cadre.

Et c’est là votre tout premier rôle d’accompagnateur dans une activité culturelle. Vous êtes ce cadre qui va permettre à votre enfant de savoir ce qu’il est bien de faire et ce qu’il n’est pas intéressant de faire. Vous êtes là pour rassurer. Parce que votre enfant vous fait confiance. Il se sent bien avec vous. Ce que vous lui proposez il le prend parce qu’il sait que c’est bien pour lui car cela vient de vous. C’est donc vous qui allez faire le tri des choses qui rentrent ou ne rentrent pas dans le cadre de l’activité que vous proposez qui comporte forcément une part d’inconnu qu’il faut donc traiter avec des règles. Et donc c’est vous qui allez accompagner l’enfant dans son activité en lui indiquant ce qu’il peut faire et à quel moment, et ce qui n’est pas intéressant qu’il fasse.

Avec un cadre, l’enfant se sentira en confiance dans l’activité qui lui est proposée. Ce qui favorise son bien-être et la confiance en lui, deux étapes primordiales pour qu’il puisse se lancer dans l’inconnu, et donc dans l’apprentissage.

2/ Accompagner pour donner du sens à l’inconnu

Revenons encore sur cette histoire d’inconnu. C’est là que le parent joue son rôle le plus important. Plus que dans le connu finalement. Après celui qui rassure, il va aussi être l’accompagnateur de la découverte. Tout simplement celui qui va donner un sens à ce que l’enfant découvre qui lui était auparavant inconnu. Car de l’inconnu surgit forcément des questionnements ! Basiquement c’est le fameux :”Mais pourquoi…..?” …. “Et bien en fait….”. L’enfant pose des questions, l’adulte répond. Mais pas que !

Accompagner la découverte c’est plus que répondre à des questions. C’est faire comprendre. Parce que chacun utilise un langage qui lui est propre pour communiquer. Votre enfant aussi. Et vous le connaissez mieux que tout le monde. Personne ne lui expliquera aussi bien que vous. Pas même l’animateur en face qui explique tel ou tel objet de l’exposition. C’est vous qui saurez communiquer avec lui de la manière la plus appropriée pour qu’il comprenne ce qui l’entoure.

Accompagner dans l’inconnu c’est donc rassurer de sa présence pour donner confiance, et c’est aussi répondre aux questions pour faire comprendre ce qui se passe autour. Reste encore une troisième raison, plus délicate.

3/ Accompagner pour pousser à explorer l’inconnu

Accompagner c’est aussi pousser l’enfant à explorer pour apprendre. Parce que rassurer et répondre aux questions c’est super pour mettre en confiance dans l’apprentissage, mais si l’enfant ne pose aucune question et ne va pas vers l’inconnu, alors les deux premiers points deviennent inexistants.

Il faut donc accompagner pour pousser vers l’inconnu.

Parce qu’en fait, par confort, on préfère tous aller vers le connu. Evidemment. Apprendre demande un effort. Même dans les activités d’apprentissage les plus ludiques, il y aura toujours un effort à fournir. Et notre cerveau est bien plus feignant que nous. Il lui faut une bonne raison pour se fatiguer à celui-là !

Et je ne sais pas pour vous, mais répéter à un enfant inlassablement que faire ses devoirs c’est pour son bien, je ne suis pas sûre qu’il finira par changer d’avis s’il n’était pas d’accord déjà au départ. Difficile de faire adopter son point de vue à son enfant. Donc finalement j’en reviens à mes expositions. Je vois beaucoup de parents qui sont à la limite de supplier leur enfant pour qu’il jette un dernier regard sur telle œuvre d’art ou tel objet dans une exposition avant de s’en aller. Alors que lui il en a juste MARRE. Il veut partir. Et ils ont beau lui dire que c’est pour son bien, je ne décèle jamais une seule étincelle de compréhension pour ses pauvres parents de la part de l’enfant. En bref, si l’enfant n’est pas intéressé ça ne marche pas.

Pour qu’il ait envie d’aller vers l’inconnu et donc l’apprentissage il faut donc qu’il soit intéressé. Voilà que ça se complique.

Mais heureusement, c’est là que le parent, tel le super accompagnateur qu’il est, devient la baguette magique qui va donner envie à l’enfant de s’intéresser. En tant qu’accompagnateur, il est là pour pousser un peu les choses. Mais attention ! Sans obliger…  En fait c’est l’enfant qui doit exprimer son intérêt et l’adulte qui satisfait cette curiosité par la suite en répondant aux questionnements de l’enfant. Tout doit se passer comme si l’enfant était celui qui avait fait le premier pas. Et pas l’inverse.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   Organiser une activité culturelle ludique en 11 étapes

Ça peut paraître compliqué de faire en sorte qu’un enfant qui semble ne pas être intéressé au départ le soit de lui-même. Mais en fait pas du tout. Il y a des astuces toutes simples que je vous donnerai dans un article prochain.

Ce qu’il faut retenir finalement c’est que le rôle de l’adulte en tant qu’accompagnateur est de rassurer l’enfant dans l’inconnu en lui donnant des points de repère, en lui apportant les informations qui vont satisfaire ses questionnements et en favorisant son envie d’aller vers cet inconnu.

Et ces 3 raisons sont valables finalement dans toute activité dès qu’elle suggère une certaine dose d’inconnu pour l’enfant. Je trouve cela très dommage lorsque je vois des activités (proposées dans les musées ou centres culturels) qui séparent les parents des enfants. C’est vrai que c’est pratique aussi mais quel dommage de ne pas être là pour partager ces moments ensemble. En plus d’être bénéfique pour l’enfant, ces moments de partage sont supers pour renforcer les liens entre deux membres d’une même famille. Je trouve ce rôle d’accompagnateur tellement intéressant que ce soit pour le parent comme pour l’enfant. C’est la base de l’éducation finalement.

Et vous qu’en pensez-vous ? Laissez-moi un petit commentaire pour continuer à discuter de ce sujet très intéressant du rôle de parent dans l’apprentissage.

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2 Commentaires

  1. Lydie Poda

    Bonjour Marine,
    Belle initiative, je trouve ton blog intéressant et en tant que jeune maman,cela va beaucoup me servir de suivre des conseils et idées sur les activités des touts – petits!

    Bonne suite à toi!

    Réponse
    • Marine

      Bonjour Lydie,
      Merci pour ces encouragements ça me fait super plaisir.
      Pour l’instant les idées que j’ai proposées sont pour des enfants plutôt à partir de 6 ans. Mais oui je parlerai des activités pour les tout-petits (0 à 3 ans). Il y a beaucoup de choses à faire pour eux aussi !
      A bientôt !

      Réponse

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